Le bal des faux-culs

J’aimerais croire que j’ai rêvé, que cela ne s’est pas produit, que je me réveille après un long cauchemar, je voudrais me laisser cette chance-là, cette liberté-là, qu’il demeure une forme d’insouciance juvénile. En réalité, nous sommes tous, d’un seul coup, devenus les puceaux de l’horreur devant l’horreur islamiste. Brusquement, le réel survient et plus rien ne sera jamais pareil. Nous vivions jusque là en autarcie, en eaux troubles, jusqu’au soir où la guerre a fait irruption dans nos vies, tuant 130 des nôtres.

Il y a eu tant de cécité dans la société française, un silence complet et coupable, comme si les dirigeants pensaient que la lâcheté permettrait d’éviter la guerre. Il y a eu aussi beaucoup de dénégations, de relativisme, de manipulateurs, de maîtres prêcheurs, des bisounours  d’une désolante ignorance, un refus de nommer les choses par leurs noms, tant de malhonnêteté, d’hypocrisie, de complicité, de sous-entendus foireux… C’était insupportable ! Ça l’est bien davantage aujourd’hui, d’autant plus que l’enjeu se compte en vies humaines. Combien faudra-t-il en perdre encore pour que cesse cette complaisance, ce traitement si particulier envers le fondamentalisme islamiste?

Considérer l’intégrisme musulman comme la triste moisson semée par la colonisation, ou le comparer à la théorie des pauvres jeunes désoeuvrés, au mal vivre, renvoyer la France et les djihadistes dos à dos en prétextant que la lutte contre la barbarie est elle même une barbarie, comparer le fanatique qui tue avec le faible, c’est franchement choquant, c’est se borner au compassionnel, alors que dans le même temps, le djihad, c’est la guerre.

Entre les deux attentats, entendre à longueur de temps des accusations lancées contre la France, c’est-à-dire contre sa conception de l’Égalité, de la République et de la Laïcité, contre les crimes dont on ne cessait de nous accabler, colonialisme, racisme, islamophobie, apostats, blasphème, cette chic idée de la gauche, les pas d’amalgame qui ont fleuri et n’ont cessé d’en créer, puisque les gens n’étaient pas si aveugle.

Cette complaisance à l’égard des intégristes en France, comme en Europe, cette méconnaissance de l’Islam même, font obstacle au vivre ensemble que nous souhaitons prolonger. De sorte que, peut être que demain, « ce que les démocrates n’auront pas fait, les fascistes le feront » lors d’un affrontement contre les colonies d’intégristes installées sur notre territoire où elles réclament d’instaurer leurs lois, la charia.

Le microcosme musulman s’était très largement exprimé lors des caricatures alors qu’en ce qui concerne les carnages commis au nom d’Allah, le djihad, peu d’empressement à condamner les actes de barbarie. Ne pourrait-on pas en tirer les conséquences une bonne fois pour toutes ?

On nous a maintes fois répété que l’Islam était une religion de paix et d’amour. Résultat, moins d’un an plus tard après les attentats de Charlie, c’est le massacre, à nouveau généré par l’Islam, prétendue religion de paix et d’amour.

N’était-ce là qu’une mystification, par volonté de ne stigmatiser personne ou, plus grave encore, était-ce par degré d’inconséquence ?