SAUVE QUI PEUT

De la marée noire, nous sommes passés au raz-de-marée. Une déroute, un désastre annoncé.

On tente de sauver les meubles de l’incendie, les vestiges, l’indispensable République mise à mal par une droite qui a trahi et une gauche qui a abandonné. Tragicomédie de la classe politique et de la gauche, une gauche pour le coup en voie de disparition, cette gauche qui, durant toutes ces années de pouvoir, n’a rien fait d’autre que creuser sa propre tombe et celle du pays.

Il faut dire qu’à force de mépris, d’abandon, de haute trahison, de vassalisation à l’hydre capitaliste, le résultat est là, et il fait froid dans le dos.

Comment en être surpris ?

A force de nier ou de relativiser l’islamisation de la société, à force de chômage et de misère sociale, à force d’appauvrissement des idées et du langage, à force de mettre en avant les valeurs du CCIF, PIR ou Ramadan, à force de vanité politicienne et de dérives clientélistes, hier Bédier, aujourd’hui le maire de Saint Denis, entre autres, dont la ville n’est rien d’autre qu’une pépinière à salafistes, le refuge de tous les je ne suis pas Charlie et autres vous l’avez bien mérité, à force de candidats qui ne défendent plus rien ni aucun principe de vivre ensemble, mais seulement leur petit intérêt personnel, il ne faut pas s’étonner.

Mais les voilà à murmurer, à supplier, à ergoter, au soir du 6 décembre, à l’électeur ingrat de redevenir responsable. On lance des appels à l’amour, à la tolérance, alors que dans le même temps, ce monde est de moins en mois rassurant, qu’on ne sait pas exactement où on va, même si on a une vague idée que la France est entrainée vers un destin plutôt sombre et enragé.

C’est tout de même désespérant de devoir aller voter pour des gens qui ne font plus espérer personne, mais de devoir le faire contre ceux qui vont nous faire cauchemarder.