Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Journal d’un français
Journal d’un français
  • Un français qui constate, jour après jour, depuis des années, la chute de la France, la perte de sa liberté, l’obscurantisme, la violence, la bêtise crasse, l’ignorance. Un français qui survie aussi grâce aux livres et à la musique.
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
3 décembre 2015

BOUALEM SANSAL 2084 la fin du monde

 

boualem sansal 2084

J’aime beaucoup cet auteur algérien, aussi bien pour la finesse qui se dégage de ses analyses que pour son extraordinaire tallent de conteur. Ce n’est pas un écrivain qui n’a rien à dire, ses œuvres engagées et courageuses en témoignent. Le village de l’allemand, roman par lequel j’avais découvert Boualem Sansal, avait été une révélation pour moi, un plaisir jubilatoire sous mes yeux, un grand livre dont le thème central faisait le parallèle entre le nazisme et l’islamisme.

Il est notamment connu pour son engagement contre l’islamisme et la religion en général :

La religion me paraît très dangereuse par son côté brutal, totalitaire. L’Islam est devenu une loi terrifiante, qui n’édicte que des interdits, bannit le doute, et dont les zélateurs sont de plus en plus violent. Il faudrait qu’il retrouve sa spiritualité, sa force première. Il faut libérer, décoloniser, socialiser l’islam.

L’homme sait de quoi il parle, ayant intimement vécu la barbarie dans son propre pays, étant censuré en Algérie à cause de sa position critique envers le pouvoir, accusé de haute trahison par le Hamas, son expérience en la matière fait tout la valeur de ses récits.

Dans ce nouveau roman, on est en Abistan, territoire clos, immobile, né d’une grande guerre sainte, un empire dirigé par ABI, le délégué de YÖLAH sur terre. Yölah est le dieu de cette théocratie où l’on prie neuf fois par jour, où l’on maintient les croyants dans l’ignorance et dans la peur. Des commissaires de la foi surveillent la population et combattent la grande mécréance. La mort c’est la vie, le mensonge c’est la vérité, la logique c’est l’absurde, professe-t-on en Abistan.

On peut supposer que l’Abistan, c’est le triomphe de l’islam totalitaire car tout y fait allusion bien que l’islam n’y est jamais cité.

Nous errons avec Ati à travers ce nouvel ordre mondial pour le moins terrifiant, dans Qodsabad, la capitale où chaque habitant y est prisonnier, soumis aux multiples contrôles, aux espions, délations, rafles, tortures, exécutions publiques dans des stades, lapidations… ATI dont l’ennui que lui inspire son long séjour au sanatorium va lui révéler peu à peu la réalité de l’Abistan, et comment la religion ramollit les êtres humains, comprenant qu’en chaque croyant a été logé un esprit étrange et retors, il pense la vie, le bien, la paix, la vérité, la fraternité, la douce et rassurante pérennité, et les pare de toutes les vertus, mais ne les recherche, et avec quelle passion, qu’à travers la mort, la destruction, le mensonge, la ruse, la domination, la perversion, l’agression brutale et injuste.

Hélas, l’écrivain fait là une très bonne prédiction, la mondialisation risque de conduire l’islamisme au pouvoir, en Europe notamment, les dirigeants européens sous-estimant la menace.

Une douloureuse lecture que ce roman d’anticipation, mais en même temps, un cri d’alarme salutaire, car l’état du monde plaide pour Sansal avec cette religion qui tue en masse et l’islamisme qui menace.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité