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Journal d’un français
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  • Un français qui constate, jour après jour, depuis des années, la chute de la France, la perte de sa liberté, l’obscurantisme, la violence, la bêtise crasse, l’ignorance. Un français qui survie aussi grâce aux livres et à la musique.
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17 novembre 2015

Ne pas céder

Attentat paris

 

Le boulevard Voltaire conserve une odeur de guerre, de violence inédite, l’ambiance y est lourde, grave et pesante cette après midi là. Malgré la foule venue s’y recueillir, on sent encore résonner les cris d’effrois, le bruit des kalachnikov qui l’enveloppèrent dans une nuit où tout bascula de façon à la fois irrémédiable et durable, aussi bien pour les victimes, les survivants que pour l’ensemble de la population.

Je ne fais pas parti des victimes, j’ai appris l’horreur en regardant la télévision, j’ai passé une nuit blanche cependant, suspendu sans relâche au cauchemar, craignant qu’il ne s’arrête jamais. Impossible de ne pas se sentir blessé, bafoué, éprouvé, révulsé, révolté, épouvanté, impossible de ne pas avoir mal à sa France (si on aime un tant soi peu la France malgré ses défauts).

Je tremble en fixant la façade du Bataclan, tout du moins ce qu’il en reste, ce qu’ils en ont fait. Un lieu de fête, de partage, de musique et de convivialité est devenu un champ de bataille, un charnier d’êtres humains, un objectif de guerre. Impensable ! Et pourtant…il faut bien se rendre à l’évidence

C’est une combinaison d’émotion, de colère, d’abattement, de compassion, de fraternité, qui s’abat sur moi. Je pense aussi, avec une certaine amertume: j’aurais pu y être. Je fréquente, en effet, les salles de concert, le Bataclan et bien d’autres également dans la capitale, je fais parti des ces « idolâtres » que la musique peut dorénavant tuer à cause de sa « perversité ». Je suis une cible, comme tout le monde, tout simplement parce que je suis libre, laïque et bon vivant, c’est écrit en toute lettre dans le communiqué de l’EI revendiquant l’attentat du 13 Novembre.

Du coup, aller voir un spectacle sera à présent, par la force des choses, comme entrer en résistance, un acte politique, un acte Républicain. La peur sera présente, dans la file d’attente, dans la fosse, sur les terrasses de bistrot, partout. Au moindre bruit suspect, elle surgira, enflera et nous glacera de terreur. Nous serons bien soulagé de nous en sortir vivant, de ne pas avoir rencontrer des machines à tuer, une Gestapo islamiste prête à nous abattre.

Je pense encore à tous ces malheureux massacrés par les putes de daesh et je me dis que le mieux que l’on puisse faire, en leur mémoire, est de ne jamais céder à la terreur, de vivre comme avant même si ce n’est plus tout à fait comme avant, qu’avant est comme un souvenir qui ronge et taraude l’esprit. Mais ne rien faire serait comme la perpétuation du crime.

Ne pas céder au Reich de Daesh, l’ennemie de l’humanité. Ne rien lui céder,  pas même nos peurs, et encore moins nos vies unies et solidaires. 

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